Expressions médiévales
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Expressions médiévales
Quelques mots et expressions encore en usage et dont l'origine remonte à la période médiévale.
Courtois
Les chevaliers du Moyen Âge l’étaient. Aimables, polis, raffinés dans leur parure et leur langage et aussi leurs sentiments. Ils considéraient leur dame comme une maîtresse toute-puissante dont
les désirs étaient des ordres. Pour lui plaire, ils surmontaient toutes sortes d'épreuves, physiques et morales, dont la patience n'était pas la moindre. A l'origine, courtois signifie qui vit à la cour.
Dans son for intérieur
Le forum désignait la place publique. Au Moyen Âge, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.) On distinguait le for intérieur (l’Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux. C'est une expression que je lis souvent de Muriel.
Faire amende honorable
Sens : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Âge, à l'époque où peu de gens savaient écrire tout entente se joue sur la parole donnée, sur l'honneur engagé, bref la réputation. Ainsi celui qui commet un crime, manque à sa parole envers son Dieu, son pays, son roi, doit rétablir son honneur en tout premier lieu en amendant celle-ci. Amende honorable prends donc sens de laver son nom en avouant la vérité et demandant pardon à tous. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, l'amende honorable pouvait être accompagnée de châtiments publics afin qu’ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes " faire amende honorable " avant d'être brulé vif. Avec le temps laver son honneur devint moins à la mode et on ne conserva que l'amende moins honorable, c'est à dire celle en $$$.
J'ai lu cette expression par l'adminsitrateur.
À bride abattue
La " bride " est le " harnais placé à la tête du cheval et destiné à l'arrêter ou à le diriger, selon la volonté du conducteur ". Une façon de laisser à la bête l'entière liberté de ses mouvements est naturellement de lui " laisser la bride sur le cou ", symbole de parfaite non-directivité. On peut aussi " ourner bride " : faire un demi-tour complet, et généralement détaler dans le sens inverse.
Jeter aux oubliettes
Les oubliettes étaient les cachots souvent aménagés dans le sous-sol des donjons. Les seigneurs peu scrupuleux oubliaient parfois ceux dont ils voulaient se débarrasser. Aujourd’hui, on jette aux oubliettes les projets de réformes ou les bonnes résolutions qui ne voient jamais le jour.
Aller au diable Auvert
À l'époque médiévale sela signifiait s'engager dans une expédition dangereuse. Cette locution s'en tend particulièrement aujourd'hui dans le sens de aller chez le diable, partir en cavalle.
Auvert est une corruption de Vauvert, on disait autrefois : Aller au diable Vauvert. Le V a été mangé dans la rapidité du discours.
Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste après son excommunication, il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons. Saint Louis, pour désensorceler ce château, le donna aux Chartreux en 1257. Aller au diable Auvert prends donc tout son sens.
Avoir maille à partir
Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un.
La maille dont il est question ici est une monnaie , la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.
Avoir un nom à coucher dehors avec un billet de logement
À l'époque médiévale, les personnes étaient jugées et classés dans les auberges selon leur nom. Les aubergistes de ce temps se fiaient sur celui-ci pour accomoder ou nom les clients. Ainsi, ceux qui avaient des noms de famille nobles pouvaient avoir accès à des chambres dans l'auberge alors que d'autres ne pouvaient pas. Ainsi selon son nom on pouvait refuser une personne d'où est née l'expression " avoir un nom à coucher dehors ".
Avoir plusieurs cordes à son arc
Expression du XIIIe siècle où l'on n'avait, à l'époque, que deux cordes à son arc. Le sens de l'expression est : avoir plusieurs types de ressources, divers moyens d'action pour parvenir au résultat.
Avoir voix au chapitre : Très bien expliqué au chapitre Noirlac du site Berry Passion.
Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion.
Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires. Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas voix au chapitre.
Battre sa coulpe
Battre sa coulpe signifie se repentir. Les pénitents manifestaient le remords qu'ils avaient de leurs fautes en se frappant la poitrine et en disant " mea culpa " car faute se dit culpa en latin.
Convoquer le ban ou l'arrière-ban, publier le ban
S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban. On publie encore le ban dans les église pour un mariage.
Croquer marmot
Sens moderne : Attendre, faire le poireau en se morfondant.
Sens ancien : Croquer voulait dire " frapper ". Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte. Alors cela n'a rien à voir avec un Ogre qui voudrait manger un petit enfant (croquer un marmot) où une marmotte qui serait fort difficile à croquer je l'avoue.
Crier haro sur quelqu'un
Crier haro sur quelqu'un signifie manifester énergiquement sa réprobation, l'accuser et réclamer un châtiment pour la personne en question. «Haro! Haro!» était le cri que l'on entendait lorsqu'un badaud se faisait couper sa bourse ou un chevalier arracher son manteau.
De bon aloi
Sens moderne : de bonne qualité.
Sens ancien : Une pièce d’or ou d’argent devait être de bon " aloi ". Ce mot provient en fait du verbe " aloyer ", forme ancienne du verbe " allier " : l’aloi est donc l’alliage d’une pièce, c’est à dire la proportion de métal précieux qu'on y retrouve.
À l'époqe médiévale chaque ségnieur pouvait frapper monaie et pour s’assurer qu’une pièce était " de bon aloi ", on pouvait la faire " sonner " sur une surface dure : le son rendu permettait au banquier de distinguer une fausse pièce d’une vraie. Mais beaucoup plus sûr était l'usage du " trébuchet ", petite balance de précision pour peser les monnaies. D'où l'expression " espèces sonnantes et trébuchantes ".
Être grand clerc
Sens : être très savant, lettré.
Les membres du clergé étaient les seuls, ou presque, à posséder le savoir. Ils consultaient les manuscrits conservés dans les monastères. Les écoles se trouvaient dans les abbayes et pour s’instruire, il fallait bien souvent entrer dans les ordres.
Beaucoup de clercs se mariaient et n'entretenaient avec l’Église que des rapports lointains. Ils portaient la tonsure, signe de leur état.
Au XVIIe siècle, le mot clerc se teinte d’ironie, et l'expression être grand clerc signifie : un homme qui fait le savant.
Courtois
Les chevaliers du Moyen Âge l’étaient. Aimables, polis, raffinés dans leur parure et leur langage et aussi leurs sentiments. Ils considéraient leur dame comme une maîtresse toute-puissante dont
les désirs étaient des ordres. Pour lui plaire, ils surmontaient toutes sortes d'épreuves, physiques et morales, dont la patience n'était pas la moindre. A l'origine, courtois signifie qui vit à la cour.
Dans son for intérieur
Le forum désignait la place publique. Au Moyen Âge, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.) On distinguait le for intérieur (l’Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux. C'est une expression que je lis souvent de Muriel.
Faire amende honorable
Sens : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Âge, à l'époque où peu de gens savaient écrire tout entente se joue sur la parole donnée, sur l'honneur engagé, bref la réputation. Ainsi celui qui commet un crime, manque à sa parole envers son Dieu, son pays, son roi, doit rétablir son honneur en tout premier lieu en amendant celle-ci. Amende honorable prends donc sens de laver son nom en avouant la vérité et demandant pardon à tous. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, l'amende honorable pouvait être accompagnée de châtiments publics afin qu’ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes " faire amende honorable " avant d'être brulé vif. Avec le temps laver son honneur devint moins à la mode et on ne conserva que l'amende moins honorable, c'est à dire celle en $$$.
J'ai lu cette expression par l'adminsitrateur.
À bride abattue
La " bride " est le " harnais placé à la tête du cheval et destiné à l'arrêter ou à le diriger, selon la volonté du conducteur ". Une façon de laisser à la bête l'entière liberté de ses mouvements est naturellement de lui " laisser la bride sur le cou ", symbole de parfaite non-directivité. On peut aussi " ourner bride " : faire un demi-tour complet, et généralement détaler dans le sens inverse.
Jeter aux oubliettes
Les oubliettes étaient les cachots souvent aménagés dans le sous-sol des donjons. Les seigneurs peu scrupuleux oubliaient parfois ceux dont ils voulaient se débarrasser. Aujourd’hui, on jette aux oubliettes les projets de réformes ou les bonnes résolutions qui ne voient jamais le jour.
Aller au diable Auvert
À l'époque médiévale sela signifiait s'engager dans une expédition dangereuse. Cette locution s'en tend particulièrement aujourd'hui dans le sens de aller chez le diable, partir en cavalle.
Auvert est une corruption de Vauvert, on disait autrefois : Aller au diable Vauvert. Le V a été mangé dans la rapidité du discours.
Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste après son excommunication, il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons. Saint Louis, pour désensorceler ce château, le donna aux Chartreux en 1257. Aller au diable Auvert prends donc tout son sens.
Avoir maille à partir
Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un.
La maille dont il est question ici est une monnaie , la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.
Avoir un nom à coucher dehors avec un billet de logement
À l'époque médiévale, les personnes étaient jugées et classés dans les auberges selon leur nom. Les aubergistes de ce temps se fiaient sur celui-ci pour accomoder ou nom les clients. Ainsi, ceux qui avaient des noms de famille nobles pouvaient avoir accès à des chambres dans l'auberge alors que d'autres ne pouvaient pas. Ainsi selon son nom on pouvait refuser une personne d'où est née l'expression " avoir un nom à coucher dehors ".
Avoir plusieurs cordes à son arc
Expression du XIIIe siècle où l'on n'avait, à l'époque, que deux cordes à son arc. Le sens de l'expression est : avoir plusieurs types de ressources, divers moyens d'action pour parvenir au résultat.
Avoir voix au chapitre : Très bien expliqué au chapitre Noirlac du site Berry Passion.
Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion.
Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires. Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas voix au chapitre.
Battre sa coulpe
Battre sa coulpe signifie se repentir. Les pénitents manifestaient le remords qu'ils avaient de leurs fautes en se frappant la poitrine et en disant " mea culpa " car faute se dit culpa en latin.
Convoquer le ban ou l'arrière-ban, publier le ban
S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban. On publie encore le ban dans les église pour un mariage.
Croquer marmot
Sens moderne : Attendre, faire le poireau en se morfondant.
Sens ancien : Croquer voulait dire " frapper ". Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte. Alors cela n'a rien à voir avec un Ogre qui voudrait manger un petit enfant (croquer un marmot) où une marmotte qui serait fort difficile à croquer je l'avoue.
Crier haro sur quelqu'un
Crier haro sur quelqu'un signifie manifester énergiquement sa réprobation, l'accuser et réclamer un châtiment pour la personne en question. «Haro! Haro!» était le cri que l'on entendait lorsqu'un badaud se faisait couper sa bourse ou un chevalier arracher son manteau.
De bon aloi
Sens moderne : de bonne qualité.
Sens ancien : Une pièce d’or ou d’argent devait être de bon " aloi ". Ce mot provient en fait du verbe " aloyer ", forme ancienne du verbe " allier " : l’aloi est donc l’alliage d’une pièce, c’est à dire la proportion de métal précieux qu'on y retrouve.
À l'époqe médiévale chaque ségnieur pouvait frapper monaie et pour s’assurer qu’une pièce était " de bon aloi ", on pouvait la faire " sonner " sur une surface dure : le son rendu permettait au banquier de distinguer une fausse pièce d’une vraie. Mais beaucoup plus sûr était l'usage du " trébuchet ", petite balance de précision pour peser les monnaies. D'où l'expression " espèces sonnantes et trébuchantes ".
Être grand clerc
Sens : être très savant, lettré.
Les membres du clergé étaient les seuls, ou presque, à posséder le savoir. Ils consultaient les manuscrits conservés dans les monastères. Les écoles se trouvaient dans les abbayes et pour s’instruire, il fallait bien souvent entrer dans les ordres.
Beaucoup de clercs se mariaient et n'entretenaient avec l’Église que des rapports lointains. Ils portaient la tonsure, signe de leur état.
Au XVIIe siècle, le mot clerc se teinte d’ironie, et l'expression être grand clerc signifie : un homme qui fait le savant.
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